J’aime penser que, à chaque être humain, correspond une couleur. Une seule qui le fait vibrer, qui lui fait battre le coeur et monter les larmes aux yeux. Une couleur dont il ne se lasserait jamais, qui serait son totem, sa protection, son refuge et sa source de joie et de puissance.
On ne parlerait même pas de couleur dans ce cas; le terme est trop générique. Ni même de teintes définies, mais d’une nuance infinitésimale, une nuance à l’atome près. Une tête d’épingle de jaune, de cyan ou de magenta en trop suffirait à la faire jurer, à créer la dissonance entre les yeux et le coeur, à rompre la vibration bienfaisante et créatrice qui existait l’instant d’avant. Un bien fragile équilibre quand on sait qu’une couleur, exposée à la couleur de la lumière change de teinte…
(Sauf erreur, photos prises en 2019 au Musée des arts et métiers de Paris,
crédit photo : Valérie Garrel)
Dans quelles conditions improbables un être pourrait-il alors retrouver sa couleur primordiale, y accéder, en bénéficier, y faire appel en cas de besoin ? Et une fois cette couleur identifiée, reconnue une première fois, par recherche ou par hasard, comment la capturer ou comment la reproduire ?
La quête est vaine bien sûr et c’est justement pour cela qu’elle est belle. Infinie, perdue d’avance, sauf peut-être pour un instant bref et émouvant quand les deux, l’être et sa nuance, se télescopent dans la course folle de la vie.