Ceux qui me connaissent savent que j’aime beaucoup me moquer des élites et de leur prétention à tout savoir mieux que les autres. Et manifestement, je ne suis pas la seule.
Gros éclat de rire à la découverte de ce canular concocté en 1978 par Claude Bonnefoy en rédigeant la biographie du célèbre auteur Marc Ronceraille, auteur de l’Architaupe, qualifié de 4 voix au Goncourt tout de même !

Image tirée du site France Culture
C’est le propriétaire de la librairie Faustroll & fils, qui me l’a offert (le canular, pas le livre !)
Je travaille en ce moments sur les faussaires et je me documente tous azimuts autour du faux. Il y en a eu tant dans l’histoire, tous plus créatifs les uns que les autres. Fausse monnaie et faux tableaux évidemment, mais aussi faux vins prestigieux, faux documentaires et donc dans ce cas, faux auteur.
Car Marc Ronceraille n’a jamais existé autrement que dans l’imagination de Claude Bonnefoy, son biographe, qui en a profité pour tirer à boulets rouges sur le milieu littéraire de l’époque, les nouvelles tendances, les critiques pédants, les auteurs illisibles. Croustillant !
Je n’ai pas lu cette biographie mais, de ce qu’en dit ce podcast succulent, j’en déduis que c’est comme un portrait sociologique des années 70 et cela servira peut-être de documentation aux chercheurs en histoire de la littérature.
Ou peut-être pas, car ce n’est pas très sérieux !
C’est même parfaitement insultant !
De qui se moque t-on ?
Vous verrez en écoutant ce podcast que la plupart des critiques de l’époque ont très mal pris le fait de se faire piéger et ont été outrés de cette magnifique blague potache.
Il ne reste rien des efforts de recherche et de création de Claude Bonnefoy, même pas un gros tirage puisqu’un certain critique médiatique a éventé le mystère par peur de perdre son poste, mais moi, je lui tire mon chapeau pour ce tour de force.
Son exemplaire se vend néanmoins plus cher que les autres sur ce site par exemple ou ici encore, probablement car le tirage en a été limité. Une toute petite vengeance.
Il a été aidé en cela par le directeur de la collection Écrivains de toujours qui, on peut l’imaginer ne savait pas trop quel écrivain choisir pour incarner le 100ème numéro de cette collection. Plutôt que de fâcher les uns ou les autres, un écrivain fictif était à mon sens une très bonne idée.
Bref, les sachants n’aimant pas se faire berner, cette œuvre ne passera pas à la postérité alors que tant d’autres, par forcément plus qualitatives,… (je vous laisse remplir les blancs)
Avez-vous d’autres impostures littéraires à nous partager par hasard ?